Même
si les habitants de Villers-Bretonneux ont vu pour la
première fois les troupes allemandes en août
1914, précédées du flot des réfugiés
et de l'armée française battant en retraite
; même si des combats ont eu lieu lors de la course
à la mer dans les semaines qui ont suivi la bataille
de la Marne ; il faudra attendre le printemps 1918 et
l'offensive allemande
en Picardie
pour que la ville se retrouve au centre de violentes
batailles, avec son cortège de destructions,
qui font aujourd'hui de cette commune un des hauts-lieux
de la Grande Guerre.
Jusqu'à
lors, Villers-Bretonneux vivait au rythme de la guerre
en tant que ville de l'arrière. Ses habitants,
qui ne l'avaient pas désertée, pouvaient
découvrir les troupes françaises qui stationnaient
là, montant au front ou en revenant. Une activité
qui crût énormément lors de la préparation
de la bataille de la Somme, au printemps 1916, avec
l'arrivée de troupes de plus en plus nombreuses,
la construction de dépôts et de lignes
de chemin de fer qui partaient vers l'est. La bataille
passée, le front s'éloigna quelque peu
et Villers-Bretonneux se mit à l'heure Britannique.
Après le retrait allemand du printemps 1917,
les Tommies investirent Péronne et la guerre
s'éloigna encore un peu plus, jusqu'à
son retour spectaculaire, un an plus tard. Villers-Bretonneux
devint alors le dernier rempart allié devant
Amiens, qu'il fallait à tout prix protéger.
Et même si Britanniques, Canadiens et Français
participèrent, ensemble, à la protection
de la capitale picarde, l'Histoire retiendra que ce
sont les Australiens, ces diggers
à la silhouette si caractéristique, qui
défendront la ville. Un fait d'arme si symbolique
que le nom de Villers-Bretonneux est extrêmement
connu à l'autre bout du monde.
Aujourd'hui,
cimetières militaires et mémoriaux sont
là pour rappeler ces événements.
Même si la ville a été reconstruite,
on trouve, ici et là, des traces encore bien
visibles de cette période tel le château en ruines. Et le visiteur avisé
remarquera que les événements d'avril
1918 ont engendré une réelle amitié
entre ce peuple de l'autre hémisphère
et les habitants de Villers-Bretonneux. Une amitié
encore bien palpable. |