Le musée
national de la coopération franco-américaine
se situe dans le château de Blérancourt,
bâti au XVIIème siècle, là
où fut, alors qu'il n'était plus que ruines,
ouvert, en juillet 1917, dans sept baraquements construits
par l'armée française, le premier centre
de la section civile de l'American Fund for French Wounded
(Comité Américain pour les Blessés
Français) fondé par Anne Morgan et Isabel
Lathrop en décembre 1915 et qui deviendra le
C.A.R.D. (Comité d'Aide aux Régions Dévastées
ou American Committee for Devastated France), également
fondé par Anne Morgan, et présidé
par Anne Murray Dike, en mars 1918. Le but de ce centre
était de permettre aux populations civiles de
rester sur place et de favoriser le retour des réfugiés.
Pour cela, les volontaires américaines fournissaient
des objets de première nécessité,
du mobilier ; mettaient en place des cours de menuiserie
et d'économie domestique ; organisaient une laiterie
dans un des pavillons ; participaient à la remise
en culture des terres pour nourrir la population ; construisaient
des baraquements, ...
Au cours
des offensives allemandes du printemps 1918, les volontaires
américaines participèrent à l'évacuation
des populations et s'installèrent à divers
endroits pour leur venir en aide. A partir de Blérancourt
et de quatre autres centres (Coucy-le-Château,
Anizy-le-Château, Soissons et Vic-sur-Aisne),
et jusqu'au 20 juillet 1924, date qui marque son retrait
définitif, le C.A.R.D. participa très
activement à la reconstruction et à la
réorganisation sociale dans le Soissonnais (antennes
médicales, bibliothèques, foyers, jardins
d'enfants, ateliers, ...). L'idée de la réalisation
d'un musée consacré à la coopération
franco-américaine, dans le château même,
date également de cette époque.
Aujourd'hui,
le musée retrace les étapes de l'amitié
franco-américaine qui débuta lors de la
guerre d'indépendance des Etats-Unis (1776-1783).
Après être passé sous la monumentale
porte d'entrée, le visiteur pourra remarquer
que les bâtiments conservent encore les traces du terrible conflit. Récemment
installé dans la cour, un baraquement en bois permet de se rappeler ce qu'étaient
ces abris qui, à l'arrière du front, étaient
destinés aux troupes et, ici, aux volontaires
américaines et à la population. Avant
que l'ensemble ne subisse de très importants
travaux, c'est au pavillon nord, dit pavillon Gould, que sont
exposées les différentes oeuvres allant
du XVIIIème au XXème siècle. Vos
pas vous guideront au sous-sol, là où
se trouve l'exposition consacrée à la
Grande Guerre, et qui nous intéresse plus particulièrement,
à commencer par une ambulance, Ford T d'époque, de
l'American Field Service. La reconstitution d'une bibliothèque d'après-guerre
du C.A.R.D. démontre parfaitement les efforts
entrepris en faveur des enfants (actions culturelles
mais aussi sportives). Enfin, une belle collection
de photographies permettra de découvrir
en images l'état de désolation qui régnait,
pendant et après le conflit, dans la région
et l'étendue de l'ouvre entreprise par les volontaires
américaines. |