Situé
au carrefour des routes menant à Crécy-au-Mont,
à la D1 (par la D428) et à Leury, ce monument
se situe à l'endroit où fut tué
le général Pierre des Vallières
le 28 mai 1918. Il a été élevé
par ses anciens soldats des 403ème, 407ème
et 410ème régiments d'infanterie et le
28ème régiment d'artillerie de campagne.
Le 27 mai,
Ludendorff lançait une offensive, la troisième
sur les cinq de 1918, sur le chemin des dames. Dès
le 28, Soissons était pris ; deux jours plus
tard, la Marne était franchie et le 1er juin
Château-Thierry occupé. Une nouvelle fois,
l'offensive allemande était une réussite
avant d'être stoppée et de ne pouvoir être
exploitée par manque de moyens. Au moment
où débutait cette offensive, la 151ème
division, que commandait le général des
Vallières, était située entre Margival
et le mont des Tombes (au sud-est de Chavignon), soit
un front d'une douzaine de kilomètres. Parti
en permission à Paris pour fêter ses noces
d'argent, le général avait été
ramené d'urgence en automobile pour être
à son PC de Chavigny, le 27 mai à 7h30
du matin. Le 28, il avait déplacé son
PC dans une creute (caverne) de Juvigny. Toute cette
journée, il avait exhorté ses troupes
à résister en allant d'un point à
l'autre du front qu'il commandait. En fin d'après-midi,
revenant de Clamecy où un bataillon du 5ème
cuirassiers à pied, venu en renfort, avait réussi
à stopper l'avance allemande en reprenant ce
village, il arrivait au carrefour de Juvigny par la
route de Leury. Il ignorait, à ce moment-là,
que des troupes allemandes s'étaient approchées
de Juvigny et, au moment où il aborda ce carrefour,
une mitrailleuse, cachée dans les fourrés
du talus, tira à moins de dix mètres sur
sa voiture, le touchant gravement. Le général
aurait déclaré alors : "Je suis touché"
avant de mourir. Le chauffeur Loisel et le lieutenant
Richard, qui l'accompagnaient, sortis indemnes de cette
attaque, réussirent à transporter son
corps, à quelques mètres, dans un ancien
boyau où ils furent contraints de l'abandonner.
Cependant, en fin de journée, un groupe d'hommes
parviendra à revenir sur place pour ramener le
corps du général des Vallières
qu'ils ne voulaient pas laisser à l'ennemi.
Pierre
des Vallières était né le 14 novembre
1868 à Paris. |