Dans le
cimetière communal de Corbie, parmi les tombes
de toutes tailles et de tous âges, un monument rappelle que, bien avant 1914,
une guerre avait déjà marqué les
esprits. Tant dans la Somme que dans l'Est et à
Paris. Erigé le 22 octobre 1871, la ville de
Corbie avait tenu, à travers lui, à rendre
hommage à l'armée du Nord, commandée
par le général Faidherbe, qui avait lutté
contre les Prussiens, au cours de la guerre de 1870-1871.
De part et d'autre de celui-ci, quatre tombes contiennent
les corps de soldats français et allemands décédés
au cours de la bataille de Pont-Noyelles, fin octobre
1870, et dont les noms sont devenus quasiment illisibles,
si ce n'est celui de François Charles Veillet,
quartier-maître de 32 ans.
En parcourant
les allées, quelques tombes de combattants de
la Grande Guerre se devinent aisément en remarquant
les petites plaques où sont apposées les
reproductions de Croix de Guerre ou de Médaille
Militaire. Ainsi, repose dans le caveau de sa famille, originaire de
l'est de la France, Yves Keraval, né le 2 mars
1892 à Nancy, lieutenant-observateur (escadrille
Spa 261) du 28ème R.A., tué à l'ennemi,
au cours d'une mission, le 27 août 1918 à
Noirémont, dans l'Oise. Son frère, Raymond,
né le 23 août 1895 à Reims, soldat
au 31ème bataillon de chasseurs à pied,
disparu à Verdun deux ans plus tôt, le
2 avril 1916, a été tué, lui, à
l'étang de Vaux. Plus loin, dans une autre
tombe, repose un autre combattant
de la Grande Guerre, Marius Auger, né le 22 mars
1889 à Camon, soldat au 8ème bataillon
de chasseurs à pied. Il a été tué
à l'ennemi, le 25 septembre 1915, à Aubérive,
dans la Marne.
D'autres,
encore, reposent ici, mais, avant de quitter l'endroit,
une dernière tombe retiendra l'attention, celle
d'une jeune femme de 22 ans, Eva Dumont, décédée
le 20 janvier 1917. Certes en mauvais état, elle
reste toutefois fleurie, notamment à la Toussaint,
et on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que pouvait
être sa vie à une époque où
Corbie vivait au rythme des troupes de Sa Gracieuse
Majesté. |
Dans le
cimetière communal de Corbie se trouvent les
premières tombes britanniques de la Grande Guerre.
Au nombre de 249 (245 Britanniques et 4 Indiens), il
s'agit de celles d'hommes morts au centre médical
avant mai 1916, époque à laquelle a été
édifiée l'extension qui se trouve séparée,
de ce carré communal, par un petit mur. Muret
sur lequel une plaque rend hommage au sergent Donald
"Dan" Macintyre, du Royal Engineers (n°
4 Tank Brigade Signal Section). Tué à
la gare de Corbie le 24 mars 1918, à l'âge
de 49 ans, son corps n'a jamais été retrouvé
et son nom est également gravé sur l'un
des murs du cimetière britannique
de Pozières, qui servent de mémorial à
tous les soldats britanniques, portés disparus
ou sans tombe connue, tués entre le 21 mars et
le 7 août 1918. Près du portail permettant
de passer du cimetière à l'extension,
une autres stèle retient l'attention. Il s'agit
de la tombe de Georges O. Hill, qui travaillait pour
l'Imperial War Grave Commission, l'organisme chargé
de l'entretien des tombes de guerre. : nécropoles du Commonwealth
de la Somme |