Cimetière communal de Villers-Cotterêts

 

Dénommé "vieux cimetière" par la population, sous les feux de l'actualité les jours précédant la panthéonisation, le 30 novembre 2002, d'Alexandre Dumas, jusqu'à lors illustre occupant des lieux, longeant la voie ferrée "Paris-Laon", le cimetière communal de Villers-Cotterêts se découvre comme un livre d'histoire. De l'art funéraire du XIXème siècle jusqu'aux actuelles imposantes plaques de marbre, ce sont deux cents ans de l'histoire de la ville qui se présentent aux visiteurs le long des allées gravillonnées.

On remarquera d'abord, les sept croix de béton caractéristiques des nécropoles nationales. Sept poilus décédés, dans les premiers mois de la guerre, à l'exception d'un seul, tué au combat en 1918, des suites de leur blessure, à l'hôpital militaire installé au château et dont les corps n'ont pas été déplacés dans la nécropole, située avenue de Compiègne. La tombe d'un de ceux-là se révèle intrigante : "Lamarque - Décédé à Villers-Cotterêts - Mort pour la France - 3 août 1914". Qui donc est ce soldat, sans prénom et sans régiment ? Et pourquoi cette mention "Décédé à Villers-Cotterêts" ? Et cette date, celle de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France. Première victime, par accident, du conflit ?
Dans le même alignement, une
huitième croix de béton attire également la curiosité. Elle a perdu sa plaque mais la photo d'un vieil homme, le regard las, le visage marqué, la remplace. Sur la tombe, une inscription et deux dates : "Capitaine Henri Barbay 1885-1959". S'agit-il là de la dernière volonté d'un poilu de rejoindre ses camarades ou de reposer dans une ville qu'il avait fréquentée pendant la guerre ?

En plus du monument aux morts, situé sur la place du centre ville, la commune de Villers-Cotterêts a rendu hommage à ses enfants en édifiant une stèle, apposée contre le mât d'un drapeau, sur laquelle les plaques des Cotteréziens tués au cours de la Guerre sont regroupées. Certaines sont devenues illisibles, sur d'autres, des visages, souvent trop jeunes, nous interpellent encore.
En cherchant bien, parmi les nombreuses tombes du cimetière, il est toujours possible de retrouver les noms de certains de ces Poilus. Après-guerre, à la demande des familles, certains corps avaient été rapatriés à Villers-Cotterêts, comme ailleurs.
Il en est ainsi des
frères Dumont. Georges, l'aîné, du 267ème R.I., régiment de réserve de Soissons, fut tué, à 28 ans, dans le premier mois de guerre, le 28 août 1914, à Monceau-sur-l'Oise, à la veille de la bataille de Guise, dans l'Aisne. Aristide, du 130ème R.I., mort au fort de Thiaumont, à Verdun, le 15 juillet 1916, au moment d'un ultime effort allemand pour emporter la victoire, là où ils ne sont pas passés.
Plus loin, autre destin,
la tombe de Gaston Damy, brigadier au 4ème régiment de cuirassiers, mort en captivité à Hemsdorf, en Allemagne, le 25 octobre 1918, à l'âge de 26 ans. Celle-aussi de Lucien Mothiron, originaire d'Orléans, sergent au 54ème R.I., décédé le 6 septembre 1914, à l'âge de 23 ans, dans la Meuse. Ou encore, celle d'Eugène Vincent, originaire de Meurthe-et-Moselle, mort à vingt ans, à Rancourt, le 25 septembre 1916, au cours de la bataille de la Somme.

Quelques tombes découvertes au hasard, et d'autres encore, oubliées, aux inscriptions illisibles, dégradées par le temps. Sur le monument aux morts de Villers-Cotterêts, 152 noms sont gravés.

 

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dernière modification : 1er décembre 2003  -  retour haut de page